Frise chronologique

Société des Amis de Pasteur

Amis de Pasteur

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1895

Naissance à Dole

Bâtiment naissance Louis Pasteur

Le 27 Décembre 1822 à 2 heures du matin, naissance de Louis Pasteur, troisième enfant du ménage, à Dole, 43 rue des Tanneurs.

En 1815
Son père, Jean-Joseph Pasteur, sergent-major dans la Grande Armée de Napoléon, Chevalier de la Légion d'Honneur, quitte le service et rentre dans ses foyers. Il travaillera comme tanneur.


En 1816
Dès son mariage avec Jeanne-Etienne Roqui, fille d'un jardinier de Salins, Jean-Joseph s'établit dans la tannerie de Dole.

acte de naissance

Baptême

Louis Pasteur est baptisé en la collégiale de Dole le 15 Janvier1823.

Une plaque commémorative y est apposée près de fonds baptismaux faisant référence au baptême.

Enfance à Arbois

En 1825, la famille quitte Dole pour la maison familiale de sa mère Jeanne-Etiennette Roqui à Marnoz puis s'installe en 1830 à la tannerie d'Arbois, au bord de la Cuisance plus propice à l'activité de tannage.

Maison des Roqui à Marnoz
Maison familiale d'Arbois

Ses études

Après l'école primaire à Marnoz, le jeune Pasteur suit des cours d'enseignement mutuel puis entre au Collège d'Arbois en 1831, il les continuera au Collège royal de Besançon en 1839, après avoir fait un rapide passage par Paris où il ne se plaira pas. 

Il revient à Besançon où il obtiendra un baccalauréat ès lettres en 1940. En vue de sa préparation au concours de l'Ecole Normale Supérieure, il subit l'examen baccalauréat ès sciences mathématiques à Dijon le 13 Août 1842.

Le 26 Août, il est déclaré admissible au concours de l'Ecole Normale Supérieure. Classé 15ème sur 22, il trouve ce résultat insuffisant et se représente l'année suivante où il sera reçu 4ème.

collège Pasteur d'Arbois
collège royal de Besançon actuel collège Victor Hugo

Louis Pasteur artiste

De 13 à 20 ans, il fait preuve d'une extraordinaire aptitude artistique : dessins, pastels, etc.

À l'âge de 13 ans, Louis prend des cours de dessin chez M. Pointurier.

Il apprend la lithographie et réalise pas moins de 40 portraits au pastel de sa famille, de ses camarades de collège, de notables d'Arbois, etc...

On l'appellera "l'artiste" au lycée.

À l'âge de 20 ans, pour Pasteur la science prendra le dessus sur l'art. Cependant, il donnera tout de même des cours de Physique, Chimie et Géologie à l'école des Beaux-Arts dès 1863 .

Jean-Joseph père de Louis Pasteur -dernier pastel
Ernest Benoit Notaire à Arbois
"le petit page" Adrien Gallier neveu des Benoit

Ses études supérieures

En 1843, Pasteur est élève à l'Ecole Normale Supérieure, rue d'Ulm, à Paris, il loge à la pension Barbet, où il fait aussi office de répétiteur.

Il assiste avec enthousiasme aux cours donnés à la Sorbonne par le chimiste Jean-Baptiste Dumas. Il a pu également prendre quelques leçons avec Claude Pouillet de l'Académie des Sciences.

Docteur ès Sciences

En 1847, le titre de Docteur ès-Sciences lui est conféré pour sa thèse de Cristallographie et il enseigne à l’École normale supérieure comme agrégé préparateur, dans le laboratoire d'Antoine-Jérôme Balard.

Grâce à ses travaux sur l'acide racémique, Pasteur sera considéré comme l’un des pères de la stéréochimie, domaine de la chimie étudiant la disposition spatiale des molécules et la manière dont celles-ci peut influer sur la symétrie des cristaux.

Il établit la relation entre l'orientation du plan de polarisation de la lumière et la chiralité des cristaux.

Décès de sa mère

1848

Jeanne-Etiennette Pasteur née Roqui décède à l'âge de 55ans.

Jeanne-Etiennette naquit à Marnoz dans le Jura, le12 avril 1793, dans la maison de ses parents Jean-Denis, jardinier et Jeanne-Claude Roqui. Elle grandit au village pour se retrouver un jour dans les bras d’un sous-lieutenant de l’armée napoléonienne, chevalier de la Légion d’honneur, Jean-Joseph Pasteur. 

Dans son discours du 14 juillet 1883, Louis Pasteur, s’adresse à sa mère, qui a fortement marqué l’éducation morale de son célèbre fils.

"Tes enthousiasmes , ma vaillante mère , tu les as fait passer en moi. Si j'ai toujours associé la grandeur de la science à la grandeur de la patrie, c'est que j'étais imprégné des sentiments que tu m'avais inspirés."

En 1849, après le décès de Jeanne-Etiennette (1848), la succession des Roqui se fit à Marnoz.

Puis en 1928 Le Président de la République Alexandre Millerand inaugura le buste de Pasteur devant la maison des parents Roqui à Marnoz.

La maison des Roqui à Marnoz

Il devient professeur

Louis Pasteur (1822-1895), chimiste et biologiste français, et son épouse en 1884.

1848

Louis Pasteur est nommé professeur de physique au lycée de Dijon.

Dès l’année suivante, il est nommé professeur de Chimie à l'Université de Strasbourg, il rencontre Marie Laurent, fille du recteur de la faculté des sciences de Strasbourg.

En février 1849, à 27 ans, Louis Pasteur demande en mariage Marie Laurent. Elle deviendra sa femme le 28 mai 1849 à Strasbourg.

Les deux premiers enfants

Jean-Baptiste Pasteur (photo Institut Pasteur)

En 1850, naissance de sa fille Jeanne. Elle meurt en 1859 de la fièvre typhoïde.

En 1851, naissance de son fils Jean-Baptiste le 8 novembre.

Après une licence en droit en 1891, Jean-Baptiste Pasteur deviendra secrétaire d’ambassade puis diplomate à Rome, Copenhague, Madrid et Athènes.

Il épousera la sœur d’un des préparateurs de son père, Jeanne Boutroux, («Elle a toutes les qualités requises», dira d’elle Louis Pasteur). Mais le couple n’aura pas d’enfant. 

Jean-Baptiste s’éteindra le 17 octobre 1908.

bureau de Jean-Baptiste Pasteur : Maison Natale

Photo de Jean-Baptiste Pasteur : Maison Natale

Chevalier de la Légion d’honneur

En 1853, Louis Pasteur est nommé chevalier de l’ordre impérial de la Légion d’honneur.

Il reçoit le prix de la Société de Pharmacie de Paris pour la synthèse de l’acide racémique.

Naissance de Cécile

Institut Pasteur

1853

Naissance de sa fille Cécile.
Elle est emportée en 1866 par la fièvre typhoïde.

Faculté des Sciences de Lille

En 1854, Louis Pasteur est nommé professeur de chimie et doyen de la nouvelle université des sciences de Lille.

Il instaure les travaux pratiques pour les étudiants et fait aménager des laboratoires.

Premières observations sur la bière et nouvelle théorie sur la fermentation.

Callot : Maison Natale
Maison Natale

Obtention de la médaille Rumford

En 1856, la Royal Society et l'American Academy of Arts and Sciences décerne la médaille Rumford à Louis Pasteur.

Lors de la séance du 1ier décembre 1856, le Conseil de la Société Royale décide d'attribuer la médaille de Rumford à Pasteur . Le président Lord Wrosttesley retraça l'enchainement des découvertes de Pasteur qui sut voir des facettes droites et gauches des cristaux d'où leur influence divergente sur la lumière polarisée." Ces patientes et laborieuses recherches pour la poursuite de la vérité ,sont maintenant récompensées par une découverte imprévue et brillante"

Ses premières recherches sur la fermentation

portrait par Calot - Maison Natale

1857
Pasteur est un des premiers en France à établir des relations fructueuses entre l'enseignement supérieur et l'industrie chimique.

Recherches et mémoires sur la fermentation alcoolique, et la fermentation lactique.

Il réalise à Lille, à la demande de l'industriel Louis Bigo dans sa distillerie de betteraves à sucre, des recherches sur la fermentation alcoolique. Il présente aussi un Mémoire sur la fermentation appelée lactique.

Il est nommé administrateur de l’École Normale Supérieure et directeur des études scientifiques de cette école.

Ecoutez:

Naissance de Marie-Louise

Institut Pasteur

1858 Naissance de sa fille Marie-Louise le 19 juillet.

Marie-Louise épousera, en 1879, René VALLERY-RADOT  écrivain et biographe de Louis Pasteur

Marie-Louise 1858-1934
René Vallery-Radot 1853-1933

Le couple aura trois enfants :deux filles, Camille et Marie (décédée en bas âge), et un garçon, Louis Vallery-Radot.

Louis Pasteur et son petit-fils
Louis Pasteur-Valléry-Radot et le général De Gaulle

Louis Vallery-Radot résistant pendant la seconde guerre mondiale, obtiendra en 1945 par le Général de Gaulle, l’autorisation d’ajouter le nom de son grand-père devant le sien, Pasteur-Vallery-Radot (dit PVR) mais le petit fils de Louis Pasteur n’aura pas de descendance.

Joseph Louis Pasteur Vallery-Radot, connu sous le nom de Louis Pasteur Vallery-Radot, né le 13 mai 1886 à Paris et mort le 9 octobre 1970 à Paris, est un médecin et homme politique français, biographe de son grand-père Louis Pasteur et éditeur de ses œuvres complètes.
Louis Pasteur Vallery-Radot devient, à l’issue de ses études de médecine, médecin des hôpitaux de Paris puis, en 1927, professeur agrégé de médecine. Il est élu, en 1936, membre de l’Académie de médecine et est nommé en 1939 professeur à la faculté de Médecine de Paris.
Ses recherches portent surtout sur les allergies et les maladies rénales. Il publie de nombreux articles et ouvrages à caractère scientifique, parmi lesquels plusieurs livres de réflexion sur la médecine.
Il œuvre également à garder vivante la mémoire de son grand-père Louis Pasteur, annotant et publiant sa correspondance et lui consacrant plusieurs volumes.

Louis Vallery-Radot enfant par Edelfeld
- Maison Natale

Il viendra régulièrement à Dole avec sa femme et lèguera de nombreux objets de Louis Pasteur à l'association de la Société des Amis de Pasteur et aussi des écrits à la médiathèque de Dole.


Les générations dites « spontanées »

1858 à 1862
Installation de son laboratoire dans les combles de l’École Normale Supérieure à Paris, rue d’Ulm.
Début de ses recherches sur les générations dites "spontanées" et recherches sur les infiniment petits.

Reçoit le prix Alhumbert pour ses recherches sur la génération spontanée. Alors que certains pensaient toujours à l'époque que des micro-organismes( miasmes) pouvaient apparaître spontanément, Louis Pasteur démontra que les microbes retrouvés dans des fioles stérilisées provenaient en réalité de l'air ambiant.

La théorie de la génération spontanée est alors fortement ancrée dans les milieux scientifiques. Louis Pasteur décide d’aborder ce problème par le biais de sa méthode expérimentale.
Premières expériences avec vingt ballons de bouillon, en haut du Mont Poupet (850 mètres) près de Salins qui lui permettront de démontrer l'existence des germes dans l'air.
Puis il utilise des ballons à col de cygne. Il porte le ballon à ébullition pendant quelques minutes jusqu’à ce que la vapeur d’eau sorte par l’extrémité du col, puis le laisse refroidir. Pendant le refroidissement, l’air aspiré dépose les poussières et leurs germes sur la première courbure : le liquide, bien qu’en contact avec l’air extérieur, reste inaltéré parce que les germes ne peuvent pas y pénétrer.

1864 : Louis Pasteur présente le résultat de plusieurs années de recherche lors d’une conférence à la Sorbonne. Il démontre alors la fausseté de la théorie de génération spontanée.

Le mont Poupet
ballon à col de cygne

Élu à l’Académie des Sciences

1862 Élection à l’Académie des sciences (section minéralogie).

Il devient membre de l'Académie des sciences en 1862, à l'âge de 40 ans. Quelques années plus tard, il est élu, le 18 juillet 1887, Secrétaire perpétuel de l'Académie des sciences.

Médaille à l'effigie de Louis Pasteur, membre de l'Académie des sciences, gravée par Alphée Dubois, 1881-1882.
Institut Pasteur/Musée Pasteur

Institut Pasteur/Musée Pasteur

 « M. Pasteur, élu membre de l’Académie française, dessin d’Eugène Mathieu »
La France Illustrée N° 391 - 27 mai 1882

Naissance de sa fille Camille

Institut Pasteur/Musée Pasteur

 Portrait de Madame Pasteur (1826-1910) et de sa fille Camille (1863-1865) en 1864.

1863 Naissance de Camille leur cinquième enfant , qui décède en 1865 d'une tumeur du foie.

.Entre 1865 et 1867, malgré des travaux qui avancent à grande vitesse, Louis Pasteur perd son père mais aussi deux autres de ses filles : Camille, âgée de deux ans, en 1865, et Cécile, 9 ans, en 1867.

Quelles douleurs de voir mourir ses enfants très jeunes (Jeanne de la typhoïde en 1859, Camille d’une tumeur du foie en 1865, Cécile de la typhoïde en 1866) et son cher père Jean-Joseph.

Les maladies du vin

la fermentation alcoolique

1863
Études sur la fabrication du vinaigre et sur les maladies du vin,

Le vinaigre :

Il étudie la formation du vinaigre et la transformation de l’alcool en acide acétique par un micro-organisme, le Mycoderma aceti, qui fixe l’oxygène de l’air sur l’alcool. Il montre aux vinaigriers comment obtenir un vinaigre d’une qualité constante en évitant la contamination par des mycodermes nuisibles

Les maladies du vin:

La viticulture, fleuron de l’économie française, est une entreprise fragile. En effet, les viticulteurs ont du mal à garantir la qualité de leur production, altérée par des maladies dont on ignore la provenance et le remède. Une crise qui n’est pas nouvelle mais qui risque de nuire aux exportations et surtout aux accords commerciaux passés avec l’Angleterre. Napoléon III en personne s’en remet à Louis Pasteur.
Tout d’abord, il montre que chaque maladie du vin est due à un ferment particulier.

maladies du vin

Décès de Jean-Joseph


En Juin 1865
, le père de Louis, Jean-Joseph Pasteur décède avant que son fils ne puisse l'embrasser une dernière fois.

Né en 1791, Jean-Joseph devient orphelin de mère en 1792 et de père en1796. Le petit Jean-Joseph, qui a cinq ans et demi, est recueilli à Salins dans le Jura par ses grands-parents paternels et ses deux tantes où il apprendra le métier de tanneur.

Il tire un mauvais numéro et doit partir pour l’armée en 1811 et sera toujours un fervent admirateur de Napoléon. Considéré comme un opposant par le nouveau gouvernement, Jean-Joseph Pasteur devra quitter Salins avec sa jeune femme Jeanne-Etiennette Roqui et partir s'installer dans une tannerie à Dole en 1816. C'est là que naitra son fils Louis Pasteur en 1822.

Toute la famille s’installera quelques années plus tard dans une tannerie à Arbois au bord de la Cuisance.

Étude sur la maladie du ver à soie

La maladie des vers à soie

En 1865, la sériciculture est sinistrée par une maladie qui ravage les vers à soie.
A la demande de l'empereur Napoléon III, il s'occupe des maladies du ver à soie et pendant ces études il demeure dans le Midi, à Pont-Gisquet près d'Alès (Gard) jusqu'en 1869 .

En France, toute l’économie d’une région est en jeu, l’épidémie s’étend à d’autres pays producteurs de soie comme l’Italie, l’Autriche, ou l’Asie Mineure.

Louis Pasteur découvre que les vers à soie sont touchés par deux maladies : la pébrine et la flacherie.
 
Au microscope, Louis Pasteur s’aperçoit que les vers atteints par la pébrine développent des corpuscules brillants. Il démontre par ailleurs que la pébrine est une maladie héréditaire et contagieuse.
 
Pour préserver l’élevage de vers à soie sains, il met au point la méthode du grainage cellulaire : il isole les femelles papillons pour leur permettre de pondre séparément. Après la ponte, il broie la femelle papillon et l’examine au microscope : s’il observe la présence de corpuscules brillants, il détruit les œufs, sinon il les conserve pour poursuivre l’élevage.
 
Quant à la flacherie, causée par l'ingestion de feuilles de mûrier infectées, de simples précautions d’hygiène et une bonne aération ainsi que la mise en quarantaine des lots suspects suffiront à prévenir la contamination.
 
Ces procédés, très simples, ont sauvé la sériciculture. Mais ces travaux, véritables préludes à l’étude des maladies contagieuses, présentent un intérêt considérable : pour la première fois, les problèmes de l’hérédité et de la contagion sont élucidés scientifiquement, et des règles de prophylaxie sont établies.

Source : Institut Pasteur

Écoutez :

Illustration audio
Domaine de Pont Gisquet

La pasteurisation

En 1865, Pasteur dépose un brevet pour l’invention d’un procédé de conservation et d’amélioration des vins par chauffage modéré à l’abri de l’air : la pasteurisation:

Pasteur transporte deux années de suite son laboratoire à Arbois en automne, et publie les résultats de ses travaux dans Études sur le vin en 1866. Il propose de chauffer le vin à 57 °C afin de tuer les germes et résout ainsi le problème de sa conservation et du transport.

Cette méthode est aujourd’hui connue dans le monde entier : c’est la pasteurisation.

Cette découverte vaudra à Pasteur le Mérite Agricole, mais aussi le Grand Prix de l’Exposition universelle (1867).

Tout comme pour les maladies du vin, les altérations de la bière sont produites par des micro-organismes apportés par les poussières de l’air. Louis Pasteur enseigne aux brasseurs à préserver les moûts des souillures et à chauffer la bière à 55° pour prévenir les maladies

Sources : Institut Pasteur

Un laboratoire de chimie physiologique

En 1867 Création d’un laboratoire de chimie physiologique à l’École normale supérieure.
Pasteur est nommé professeur de chimie organique à la Sorbonne.

Démission de ses fonctions administratives à l’École normale supérieure.

Les distinctions honorifiques

En 1868

Il reçoit Diplôme de docteur Honoris Causa de l’université de Bonn.

Il est nommé commandeur de la Légion d’honneur.
Publication des études sur le vinaigre

Il reçoit le Grand prix de l'Exposition universelle pour ses études sur le vin.

En 1869,

" Louis Pasteur a été élu Foreign Member de la Royal Society, pour honorer son rôle dans les découvertes sur la stérilisation faites par Joseph Lister qui ont révolutionné le monde de la chirurgie. C’est en s’inspirant des découvertes de Louis Pasteur sur les germes, puis en échangeant avec lui que Joseph Lister a mis au point et généralisé la stérilisation des outils chirurgicaux, et ainsi grandement augmenté le taux de survie lors d’opérations.

130 ans après le 70e anniversaire de Louis Pasteur célébré à la Sorbonne, où Joseph Lister, alors président de la Royal Society, déclarait : « vraiment, il n’existe dans le monde entier aucun individu auquel les sciences médicales doivent plus qu’à vous », la Royal Society et l’Institut Pasteur ont ainsi pu rendre un nouvel hommage au scientifique français."
ROYAL SOCIETY : RETOUR SUR L’HOMMAGE À LOUIS PASTEUR À LONDRES
17.11.2022

Sa maladie

Œuvre de Marie-Cécile Chevalley - Association les 3A

En 1868, à 46 ans, il est foudroyé par une attaque d'hémiplégie gauche, qui lui paralyse toute une partie du corps.

Il se remet, mais gardera toujours des séquelles : perte de l'usage de la main gauche et difficulté à se déplacer.

Son épouse Marie, dont Emile Roux dit qu'« elle a été le meilleur collaborateur de Louis Pasteur », écrit sous sa dictée, réalise les revues de presse et veille à son image puis à sa mémoire jusqu'à sa mort, en 1910

De nombreuses récompenses

La défaite de 1870 et la chute de Napoléon III sont un coup terrible pour Pasteur, grand patriote et très attaché à la famille impériale ( lire la chronique plus bas ).

Il est très diminué par sa maladie.

L'Assemblée nationale lui vote une récompense pour le remercier de ses travaux dont les conséquences économiques sont considérables.

Le 25 mars 1873, il est élu « membre associé libre » de l'Académie de médecine.

En1874 , ses recherches sur la fermentation  lui valent la médaille Copley décernée par la Royal Society, de Londres.

Le patriotisme de Pasteur

Chronique d'Alain Marchal sur RCF Jura du 12/11/2022

En ce jour de commémoration de l’armistice 1918, c’est le moment d’évoquer l’attachement très profond de Louis Pasteur à la France, sa patrie.

Pasteur qui a connu l’humiliation imposée par le roi de Prusse après la défaite française de Sedan puis le traité de Versailles en 1919, qui accordait l’annexion de l’Alsace-Lorraine à l’Allemagne, Pasteur donc se serait réjoui de la victoire de la France et ses alliés, qui mit fin à la Grande guerre !

En effet, Pasteur a nourri une haine envers l’Allemagne en raison de la barbarie, c’est son expression, barbarie des armées prussiennes, qui s’en prenaient aux symboles culturels de la France en particulier le bombardement du Museum d’Histoire naturelle à Paris, haut-lieu de la science…

Je rappelle qu’après le bombardement de ce Museum, Pasteur renvoya au recteur de l’Université de Bonn son diplôme de docteur honoris causa de cette université.

Vous savez qu’à l’exemple de son père Jean-Joseph, Louis a été bonapartiste ; opposé aux légitimistes souhaitant le rétablissement de la royauté, et enfin républicain lors de la révolution de 1848. Lors de sa venue à Dole, le 14 juillet 1883, sur invitation de la ville pour l’inauguration de la plaque signalant sa maison natale, il prononça un discours resté célèbre : « Ô mon père et ma mère ô mes chers disparus » dans lequel il salue les valeurs transmises par ses parents ; en particulier, il souligne : « Tes enthousiasmes, ma vaillante mère, tu les as fait passer en moi. Si j’ai toujours associé la grandeur de la science à la grandeur de la patrie, c’est que j’étais imprégné des sentiments que tu m’avais inspirés. » On peut être surpris que ce sens de la patrie, Louis l’attribue à sa mère plutôt qu’à son père, qui avait combattu dans l’armée napoléonienne ! Ce même Jean-Joseph qui recommande à son fils des faire connaître dans un journal, Le National ou La Réforme,  son geste généreux en faveur de la République, à savoir l’offrande de ses économies, 150 francs, déposées le 28 avril 1848 sur l’autel de la Patrie, dressé sur la place du Panthéon.

Pasteur partageait avec son ami, le peintre alsacien Jean-Jacques Henner, l’espoir d’une revanche de la France et rêvait au retour de l’Alsace-Lorraine dans le giron de la France. Henner avait fit les portrait de Pasteur et de sa belle-fille Jeanne en 1876, mais il avait réalisé dès 1871 un tableau très symbolique intitulé « L’Alsace, elle attend ». Qu’attend l’Alsace ? la revanche bien sûr et de redevenir Française. Pasteur et Henner étaient donc parfaitement en phase.

A ce propos, rappelons qu’en 1871 précisément, Pasteur déposait le brevet d’une méthode de fabrication de la bière, se terminant par une pasteurisation. Dans ce brevet, Pasteur écrit que « …pour le commerce intérieur, cette bière s’appellera la Bière de la Revanche nationale, et pour le commerce extérieur Bière française ».

Lors de l’inauguration de l’Institut Pasteur, le 14 novembre 1888, dans son discours lu par son fils Jean-Baptiste, Pasteur évoque la satisfaction du chercheur, je cite : « …on éprouve une des plus grandes joies que puisse ressentir l’âme humaine, et la pensée que l’on contribuera à l’honneur de son pays rend cette joie plus profonde encore ».

Suit alors une autre phrase célèbre de Pasteur plus connue : « Si la science n’a pas de patrie, l’homme de science doit en avoir une, et c’est à elle qu’il doit reporter l’influence que ses travaux peuvent avoir dans le monde ». Quand on connaît le développement et le prestige que l’Institut Pasteur connut très vite, son essaimage dans le monde entier s’appuyant sur les colonies françaises en priorité mais pas seulement, cette phrase, replacée dans son contexte prend tout son sens et son côté prémonitoire…

Les bactéries et l’antisepsie

Maison Natale

Les bactéries

En 1877, Pasteur étudie de près les maladies infectieuses et découvre successivement :

  • la cause des furoncles et de l’ostéomyélite : le staphylocoque
  • le microbe de l’infection puerpérale : le streptocoque
  • le pneumocoque.

Pasteur est convaincu que les maladies infectieuses trouvent leurs origines dans des micro-organismes spécifiques.

Il s'intéresse alors aux principales infections animales

L'antisepsie

Éclairée par les travaux de Louis Pasteur  sur le rôle des bactéries de l'air dans les phénomènes de putréfaction , l'antisepsie a été introduite en France à partir de 1874 par chirurgien britannique Joseph Lister.

Cela a permis de grandes avancées dans le domaine de la chirurgie (auparavant, la plupart des opérations tournaient mal) et dans la lutte contre la mortalité maternelle et infantile.

Article " la lettre de l'Institut Pasteur de février 2022":

Si la «pasteurisation» s’est peu à peu implantée pour être aujourd’hui un standard de l’hygiène alimentaire, la contribution de Louis Pasteur à l’hygiène ne s’arrête pas là.
Au XIXe siècle dans les services de chirurgie, 4 décès sur 5 sont dus à une infection. Après avoir lu les travaux
de Pasteur sur la fermentation, le chirurgien anglais Joseph Lister est convaincu que l’infection postopératoire – nommée à l’époque pourriture ou putréfaction – est due à des organismes microscopiques. Il décide de laver les blessures de ses opérés à l’eau phéniquée, et publie sa méthode en 1867 en se référant aux travaux de Pasteur. L’antisepsie est née.

Pasteur va plus loin en demandant aux chirurgiens de se laver les mains entre chaque opération et de stériliser linges, pansements et instruments: c’est l’asepsie, apport majeur du savant à
l’hygiène hospitalière.

Alors que sa théorie microbienne des maladies se précise, il préconise également l’isolement des malades contagieux dès leur entrée à l’hôpital dans des pavillons réservés chacun à une seule maladie, ce qui conduit à la construction d’hôpitaux «pavillonnaires» dès 1880.

À travers ses découvertes, ses méthodes et ses conseils, Louis Pasteur fut donc l’un des pionniers de l’hygiène et ses préceptes sont toujours vivaces dans nos gestes quotidiens (lavage des mains)

Si Pasteur avait été chirurgien

C’est par ces mots, prononcés à l’Académie des sciences le 29 avril 1878,
que Louis Pasteur préconisait l’asepsie: «Si j’avais l’honneur d’être chirurgien, pénétré comme je le suis des dangers auxquels exposent les germes
des microbes répandus à la surface de tous les objets, particulièrement dans
les hôpitaux, non seulement je ne me servirais que d’instruments d’une propreté parfaite, mais après avoir nettoyé mes mains avec le plus grand soin et
les avoir soumis à un flambage rapide. (…) Je n’emploierais que de la charpie, des bandelettes et des éponges, préalablement exposées dans un air

porté à la température de 130 à 150 ° ; je n’emploierais jamais qu’une eau
qui aurait subi la température de 100 à 120°…»

Les caricatures

Pasteur avait de nombreux détracteurs , certains le surnommaient le "chimiatre" car il n'était pas médecin et seulement chimiste .

On retrouve aussi des caricatures comme Pasteur en" Don Quichotte" ou le "bon Pasteur".

Maison Natale
Caricature de Louis Pasteur
"Laissez venir à moi les petits enragés" Institut Pasteur Musée

Pasteur (et le vaccin contre la rage) par Bridet, 1884 Institut Pasteur
Caricature de Pasteur vaccinant Emile Zola Le Grelot 8 novembre 1885 Institut Pasteur - Musée

Études sur les vaccins

Microscope de Pasteur

Jenner invente la vaccination, Louis Pasteur invente les vaccins

Quand Pasteur commence ses recherches sur les vaccins, on fait des inoculations préventives contre une maladie humaine, la méthode de Jenner contre la variole provient d'études sur la vaccine des vaches. Pasteur a donc nommé son procédé, vaccin, en l'honneur de Jenner comme la vaccine.

Le vaccin contre le Choléra des poules.

En 1879, le germe du Choléra des poules nommé ensuite Pasteurella fut isolé par l'italien Perroncito ; la même année Henry Toussaint réussit à le cultiver. C'est d'ailleurs auprès de Toussaint que Pasteur se procura la souche du microbe de choléra des poules.

Durant l'été 1879, Pasteur et ses collaborateurs, Emile Roux et Emile Duclaux découvrent que les poules auxquelles on a inoculé des cultures vieillies du microbe du Choléra des poules non seulement ne meurent pas mais résistent à de nouvelles infections .

C'est la découverte d'un vaccin d'un nouveau type : contrairement à ce qui était le cas dans la vaccination contre la variole, on ne se sert pas, comme vaccin, d'un virus bénin fourni par la nature (sous forme d'une maladie bénigne qui immunise contre la maladie grave) mais on provoque artificiellement l'atténuation d'une souche initialement très virulente et c'est le résultat de cette atténuation qui est utilisé comme vaccin.

C'est en reprenant de vieilles cultures oubliées (ou laissées de côté pendant les vacances) qu'on se serait aperçu avec surprise qu'elles ne tuaient pas et même immunisaient.

"Le hasard ne favorise que les esprits préparés". L. Pasteur

Pasteur et les vétérinaires

Représentation populaire dans la presse de l'époque qui illustre l'impact d'une expérience sans précédent médiatique

Pouilly-le-Fort, 5 et 17 mai 1881

Mis au défi par un vétérinaire praticien éminent de Pouilly-le-Fort, H. Rossignol (également membre de notre Société), il réalisa avec succès la première vaccination contre le charbon chez le mouton et les bovins en mai 1881 (Ac. Sciences 1862). 

Le 12 février 1880, Louis Pasteur est venu prendre rang dans la Société Centrale de Médecine Vétérinaire (société précédent l’Académie vétérinaire) et prononcera les mots suivants : 

« ...Je considère comme un devoir de remercier d'abord la Société de l'honneur qu'elle m'a fait en m'admettant parmi ses membres, mais j'ai voulu attendre de le faire d'une façon digne d'elle, en lui communiquant les résultats de mes recherches sur l'une des maladies contagieuses des animaux domestiques. Toutefois, laissez-moi vous dire que ce n'est pas sans un certain étonnement que je me trouve aujourd'hui au milieu de vous et que je me trouve chaque semaine au milieu des membres de l'Académie de Médecine, moi qui suis si peu médecin, si peu vétérinaire. Cependant, ma présence dans ces compagnies peut s'expliquer aisément quand on considère que la science est UNE, et que c'est l'homme seulement qui, en raison de la faiblesse de son intelligence, y établit des catégories comme il le fait pour la médecine, pour la religion et pour la politique... ».

Pasteur et l'académie vétérinaire: L. Nicol. Bull Acad Vet Fr. 1972 ; 125 : 545-565

Académie Vétérinaire de France

Premières études sur la rage

À partir de 1880 : Début des recherches sur la rage.

En 1880, Louis Pasteur est désormais en pleine possession de sa méthode expérimentale. Il décide de l’appliquer à l’étude d’une maladie humaine. Penché sur l’étude des maladies infectieuses depuis quelques années, Louis Pasteur s’efforce de trouver un moyen d’éradiquer la rage parce qu’elle affecte non seulement l’homme, mais aussi l’animal sur lequel il peut expérimenter.

Ses recherches, débutées suite à la mort d’un enfant, aboutiront à la mise au point d’un vaccin qu’il testera avec succès en 1885.

En 1880, Il est nommé membre de la Société centrale de médecine vétérinaire.

En 1880 Communication sur les maladies virulentes : Louis Pasteur expose pour la première fois le principe des virus-vaccins.

Études sur la maladie du charbon

Par Auguste André Lançon (1836-1887) — KRUIF, Paul de. Mikrobenjäger. Orell Füssli, Zürich, 1927, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=5494541

En 1880, Pasteur étudie l'immunisation de la maladie du charbon en inoculant le bacille préalablement atténué par culture.

Le 5 mai 1881, lors de la célèbre expérience de Pouilly-le-Fort, un troupeau de moutons est vacciné contre la maladie du charbon  à l'aide d'un vaccin mis au point par Pasteur, Emile Roux et surtout  Charles Chamberland.

Pour prouver la véracité de son système préventif, il utilise deux troupeaux différents. Le premier, qui reçoit le vaccin, et le second, sans injection. À tous il inocule la maladie. Le troupeau vacciné survit tandis que l’autre est décimé.

Cette expérience fut un succès complet.

Afin de répondre à la demande importante de vaccins charbonneux qui s'est manifestée immédiatement après l'expérience de Pouilly-le-fort, et ce tant en France qu'à l’étranger, et tandis qu'un décret de juin 1882 inscrivait le vaccin charbonneux dans la loi de police sanitaire des animaux, Pasteur doit organiser « précipitamment » la production et la distribution en nombre de vaccin.

Pour ce faire une entité est créée Le Vaccin charbonneux, rue Vauquelin.

vitrine Maison Natale

Election à l’Académie Française

« M. Pasteur, élu membre de l’Académie française, dessin d’Eugène Mathieu »
La France Illustrée N° 391 - 27 mai 1882

 Institut Pasteur/Musée Pasteur

1882 Louis PASTEUR est élu à l'Académie Française à la place vacante par la mort de M. Émile Littré. Il y est venu prendre séance le jeudi 27 avril 1882, ..

Sa phrase célèbre : Les Grecs […] nous ont légué un des plus beaux mots de notre langue, le mot enthousiasme […] — un dieu intérieur ».

Le mérite agricole

Pasteur reçoit, le 29 décembre 1883, le mérite agricole pour ses travaux sur les vins et la fermentation.

Il se rend régulièrement aux réunions du Cercle Saint-Simon qui avait pour but de « maintenir et étendre l'influence de la France par la propagation de sa langue». en relation avec l'Alliance Française

Inauguration de la plaque à la maison natale

Le 14 Juillet 1883

Inauguration de la plaque à la Maison natale de Louis Pasteur par lui même

Louis Pasteur lui-même est venu inaugurer cette plaque sur la façade, qui rappelle que c’est là qu’il a vu le jour. Lieu majeur de la construction symbolique de Louis Pasteur comme bienfaiteur de l’humanité, sa maison natale devient aujourd’hui un espace en prise avec la représentation de la science contemporaine.

La municipalité et son maire Armand Poiffaut invitent Louis Pasteur et sa famille et organisent des festivités très importantes pour l'inauguration .

Louis Pasteur déclame un discours mais il est si ému qu'il ne peut continuer après la première phrase , c'est son fils Jean-Baptiste qui lira la suite du discours « Ô mon père et ma mère, ô mes chers disparus, vous qui avez si modestement vécu dans cette petite maison, c’est à vous que je dois tout… ».

« Le lien entre Pasteur et sa ville natale, c'est Pasteur lui-même qui l'a voulu », raconte Jacques Touzet, alors qu'il était président de la Société des Amis de Pasteur , dont le siège est à Dole (Jura), « C'est lui qui a voulu cette plaque sur la maison où il est né. Il est toujours resté fidèle à la ville et à la mémoire de ses parents », poursuit-il. L'historien local fait allusion au fameux discours de Pasteur, le 14 juillet 1883, lors de l'inauguration de la plaque, discours qui l'émut tant qu'il dut laisser son fils Jean-Baptiste le conclure à sa place.

Écoutez et regardez le discours du comédien de la troupe des Zurbains de Dole à l'occasion du bicentenaire de Louis Pasteur le 27 décembre 2022. Reprise du discours de Pasteur du 14 juillet 1883 devant sa maison natale à l'occasion de l'inauguration de celle-ci.

https://www.youtube.com/watch?v=d5Ey5wKYCmQ&ab_channel=Soci%C3%A9t%C3%A9desAmisdePasteur

La rage et son virus invisible


 
"Louis Pasteur cherchera d’abord à isoler le virus de la rage. En vain. Ce dernier restera invisible. En effet, la résolution des microscopes de l’époque ne permettait pas de voir les virus. Il sera observé pour la première fois, près d’un siècle plus tard, en 1962, grâce à la mise au point de la microscopie électronique.
 
Puisque la rage est une maladie du système nerveux, Louis Pasteur a alors l’idée, avec Emile Roux, d’inoculer directement dans le cerveau d’un chien une parcelle de cerveau d’un chien enragé. Le chien ainsi inoculé meurt.
 
L’expérience est ensuite reproduite sur le lapin qui présente moins de risque pour les expérimentateurs que le chien enragé. Après de nombreux passages de lapin à lapin, l’incubation de la rage est toujours de six jours : il a réussi à obtenir un virus doué d’une virulence stable.
Louis Pasteur va tenter d’obtenir un vaccin en atténuant cette virulence. Il décide de suspendre des moelles de lapins rabiques dans des flacons où elles sont exposées à l’action de l’air, dans une atmosphère privée d’humidité. La virulence s’atténue peu à peu jusqu’à s’éteindre.
Louis Pasteur injecte ces moelles de lapin vieillies à des chiens enragés, puis des moelles de plus en plus virulentes. La rage ne se déclare pas.
Il établit alors un protocole permettant de lutter efficacement contre la maladie.
 
Le 25 février 1884, Louis Pasteur, accompagné de Charles Chamberland et Emile Roux annonce cette découverte à l’Académie des sciences qui nommera une commission d’étude sur l’efficacité de cette méthode. Méthode qui sera jugée concluante et approuvée.
 
Cependant, malgré ces résultats satisfaisants obtenus sur les chiens, Louis Pasteur redoute de passer aux essais chez l’homme."

Source : Institut Pasteur

Le premier vacciné contre la rage

1885 Joseph Meister a 9 ans quand il se fait mordre par un chien. Dans son petit village alsacien, tous le considèrent comme déjà mort : l'animal est enragé. Le diagnostic posé, la mère de Joseph croit son fils condamné.

Article de FranceTvInfo:

"Le vétérinaire qui a autopsié le chien lui explique qu'il a entendu parler d'un scientifique à Paris qui travaille sur un vaccin contre la rage : Louis Pasteur. La mère décide alors de tenter sa chance", explique Elisabeth Liber, historienne conférencière au Musée Pasteur, à Paris.

Le voyage s'engage donc vers la capitale, ils débarquent ainsi à Paris, le 6 juillet 1885, sans adresse en poche…

"Il leur fut très compliqué de trouver Louis Pasteur. Après avoir fait le tour de plusieurs hôpitaux, les trois trouvent finalement le scientifique dans son laboratoire de l'Ecole Normale Supérieure, rue d'Ulm" souligne Elisabeth Liber. A la vue du jeune garçon, Pasteur hésite… Jamais jusqu'alors, il n'a fait d'expérience chez l'homme.

Le chercheur de 63 ans alors aurait même envisagé d'être son propre cobaye, avant l'arrivée fortuite du jeune Joseph. "Monsieur Pasteur était très ému", expliqua bien plus tard Joseph Meister.

"La mort de cet enfant paraissait inévitable"

Le 6 juillet 1885, vers 20 heures, Pasteur examine le jeune alsacien.

L'enfant reçoit treize injections de plus en plus virulentes par le Professeur Grancher , étalées sur dix jours. Louis Pasteur suit la guérison de Joseph avec inquiétude .

lettre de Pasteur à Joseph Médiathèque de Dole -Fond PVR
Joseph Meister

Les chemins croisés de deux hommes liés pour toujours

Après ce jour de juillet 1885, Pasteur et Meister n'ont jamais perdu contact. . "Quand Joseph est rentré chez lui en Alsace, Pasteur lui a demandé de lui écrire tous les jours, pour savoir comment il allait" explique Elisabeth Liber.

Adulte et sans emploi, Meister est engagé par Pasteur comme gardien de l'Institut. Un poste également offert à Jean-Baptiste Jupille le deuxième vacciné,

Le destin de Joseph prendra une tournure tragique en 1940, quand il se donne la mort après l'entrée des nazis dans la capitale. Pensant sa femme et ses filles déportées, "il allume le gaz" soutient Elisabeth Liber, qui précise que Joseph "était très dépressif à la fin de sa vie". Une version plus romanesque de l'histoire circule dans la culture populaire, expliquant que Joseph se serait tiré une balle pour empêcher aux allemands de rentrer dans le tombeau de Pasteur. Un récit qui tient d'un mythe galvaudé depuis des années (4). "C'est un raccourci" ajoute Elisabeth Liber.  

Joseph Meister est enterré au cimetière de Bagneux, en région parisienne. Sur sa tombe une seule inscription, qui résume ce que l'Histoire gardera de lui : "Ici repose Joseph Meister, premier vacciné contre la rage par Pasteur, le 6 juillet 1885".par Léa Galanopoulo journaliste à la rédaction d'Allodocteurs.fr

Le deuxième vacciné contre la rage

Jean-Baptiste Jupille gardien de l'Institut Pasteur

1885 Jean-Baptiste Jupille est le deuxième vacciné après l’Alsacien Joseph Meister(le 6 juillet 1885).

Né le 30 novembre 1869 à Port-Lesney - JURA -

C’est le 14 octobre 1885 que le jeune berger « Jean-Baptiste Jupille » rentre dans l’histoire .Alors qu'il gardait un troupeau de moutons avec cinq jeunes camarades à Villers-Farlay où son père était garde-champêtre, un chien errant enragé, à la gueule ruisselante de bave les attaque. Pour couvrir la fuite de ses camarades, Jean-Baptiste n'hésite pas à affronter la bête, armé seulement de son fouet. Malgré plusieurs morsures profondes à la main gauche, il parvient à terrasser le chien et à lui museler la gueule avec la lanière de son fouet. Il l'assomme à coups de sabot, puis va le noyer dans le ruisseau tout proche. Le maire de Villers-Farlay Pierre-Joseph Perrot, écrit aussitôt à Pasteur qu'il connaît pour l'avoir rencontré à Arbois, il sait que Pasteur a pratiqué la première vaccination antirabique sur un jeune homme. La réponse arrive, Pasteur offre de loger Jean-Baptiste dans une chambre annexe du laboratoire la rue d'Ulm. Une collecte à Villers-Farley permet de payer le billet de train pour Paris, Jean-Baptiste arrive le 20 octobre Pasteur lui fait le traitement. Après une dizaine de jours de ce traitement Jean-Baptiste Jupille est hors de danger et début novembre il peut regagner le Jura. Article "Racines Comtoises"

Les injections ont été effectuées au laboratoire de Pasteur à l'Ecole Normale , la première le 20 et la dernière le 30 octobre . Après dix jours, Jean-Baptiste Jupille est hors de danger et rejoint le Jura.

Louis Pasteur qui a appliqué son traitement pour la seconde fois, avec le même succès,s’assure de faire connaître cette histoire au monde entier.

"La santé de Jupille ne laisse également rien à désirer" explique alors Louis Pasteur.

Fort de son succès, il présente ses résultats, restés confidentiels jusque là, à l'Académie des sciences, le 26 octobre 1885. La prophylaxie de la rage après morsure est fondée. Il y a lieu de créer un établissement vaccinal contre la rage " conclut-il son discours. 

Grâce à l'intervention de Pasteur devant l'Académie française dont il est membre, Jean-Baptiste Jupille se voit décerner le prix Monthyon(1000 francs), destiné à « récompenser un Français pauvre qui se sera fait remarquer par une action héroïque. »

Il devient ensuite en 1888, employé à l'Institut Pasteur comme laborantin, puis concierge et enfin gardien-chef. Il y retrouve l’autre célèbre vacciné Joseph Meister

Retraité ,il meurt le 29 septembre 1923.

Mairie de Villers-Farlay - Jura-
Jean-Baptiste Jupille

Une fresque sur le mur de la mairie et une statue de Pasteur rappellent cet évènement à Villers-Farlay.

Inauguration de l’Institut Pasteur


 
1888 Bientôt, une multitude de « mordus » se présentent à l’Ecole normale supérieure, venant de France et de l’étranger.
 
Face à cette affluence, Louis Pasteur décide de fonder un centre spécialement dédié à la vaccination contre la rage, qui soit également un centre de recherche et un centre d’enseignement. Le 1er mars 1886, Pasteur annonce son projet devant l'Académie des Sciences : une commission adopte ce projet et décide de lancer une souscription internationale afin de permettre le financement de ce qui est déjà nommé Institut Pasteu.Reconnu d'utilité publique par décret du 4 juin 1887,

4 novembre 1888 : Inauguration de l'Institut Pasteur

Le président de la république, Sadi Carnot, inaugure à Paris ce centre de recherche sur les virus.

L'institut est donc financé par une souscription internationale. Pasteur le dirigera jusqu'à sa mort en septembre 1895 et il y sera inhumé.

Pasteur s’intéresse tout autant à la recherche fondamentale qu’à ses applications pratiques, et les cinq premiers départements de son institut sont dirigés par des savants de formation très diverse.

Le normalien Emile Duclaux est chargé de la recherche en microbiologie, Charles Chamberland de la recherche sur les micro-organismes appliquée à l''hygiène. Le biologiste, IIya Metchnikov s’occupe de la recherche en morphologie des micro-organismes et deux médecins, Jacques-Joseph Grancher et Emile Roux, de la recherche en technique microbienne. Un an après l'inauguration de l’institut, Roux inaugure le premier cours de microbiologie jamais dispensé, alors intitulé cours de microbie technique.

Grâce à l'Institut Pasteur de nombreux vaccins seront mis au point et plusieurs virus tels que le virus du Sida réussiront à être isolés

Le jubilé

1892

"M. Pasteur aura 70 ans le 27 décembre prochain. La Section de Médecine et de Chirurgie a pensé qu'elle devait prendre l'initiative de célébrer ce glorieux anniversaire " : Académie des Sciences

27 décembre 1892 Cérémonie de son Jubilé à la Sorbonne ; au bras du Président de la République, S.Carnot, Pasteur reçoit l'accolade du chirurgien anglais Lister.
Une souscription nationale est proposée et une médaille gravée par Oscar Roty lui est offerte ;

Décès à Marnes-la-Coquette

28 septembre 1895 : Louis Pasteur s’éteint

Le père du vaccin contre la rage s’éteint, après avoir consacré une grande partie de sa vie à la médecine et au combat contre les maladies infectieuses.

Il meurt le 28 septembre 1895 à Villeneuve-L'Etang dans l'annexe (dite « de Garches) de l'Institut Pasteur.

Le lendemain, Marcellin Berthelot (1827-1907) membre de l’Académie des
Sciences écrivit dans le Figaro « Pasteur vient de mourir, une des grandes lumières du XIXe
siècle s’est éteinte. »

Et le 5 octobre 1895 sont célébrées à Notre-Dame les obsèques nationales en
présence du Président de la République, Félix Faure (1841-1899) et de Raymond
Poincaré, Ministre de l’Instruction publique et de René Valléry-Radot, gendre
de Louis Pasteur.

L’inhumation a lieu le 26 décembre 1896 à l’Institut Pasteur dans une crypte
construite par l’architecte Charles Girault (1851-1932) et décorée par Luc Olivier Merson (1846-1920).

La famille avait décliné la proposition de l'inhumation au Panthéon , suivant les volontés du savant qui souhaitait reposer près de ses étudiants.